vendredi 25 juin 2010

Page 50

Bigre ! Un demi-siècle !... Je déteste regarder dans le passé, mais là c’est un chiffre carrément rond. Alors je vais juste jeter un regard furtif dans le rétroviseur et vite repartir de l’avant « Rien n’est jamais acquis » tel a toujours été ma devise.

“ A long time ago in a galaxy far, far away.”

Creutzwald, le bac à sable. L’Eldorado Lorrain a regroupé les familles d’ouvriers de multiples ethnies, tous dans la même cité, tous dans la même boîte, la boîte de Smarties. Les Jedis n’existent pas encore, mais il y a un cow-boy, des indiens, des bons, des méchants et des princesses qui aiment jouer au docteur, ay Caramba !

L’été, on part dans le sud à six dans la SIMCA 1000, deux jours d’expédition pour rejoindre Albi et la Rachoune.

La grande faucheuse décime la tribu. Terrassé, je pars deux années en prison chez les curés dans une ville sur la lune. J’apprends à marcher seul debout malgré la contrainte des soutanes agenouistes.
Martine se marie. La contre partie du malheur nous a installé dans notre maison à Ham sous Varsberg, où je suis le tenancier d’une boite de jours et de nuits qu’on appelle Boum. C’est le top du pelotage de nichon, le meilleur rancard du puceau du secteur.
Sur nos 103 Davidson, on sillonnent la région, on croque du bitume, on dévore nos seventies sauce Bruce Lee, peu fréquentable nous sommes.
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L’été avec le reste de la tribu, on part en Espagne, déjà Rosas.

Le flower power remplit nos têtes de rêves rose et mauve, d’amour et d’eau fraîche. On écoute du rock and roll sur de rares vinyles. On joue de la guitare rebelle. On boit beaucoup de bières autour du baby Bonzini, on va aux concerts de Frank Zappa.

L’été, on part en auto stop. La France de long en large, le real road movies, les hippies c’est bien pour le sexe, le vrai enfin.

Annick se marie. Je n’ai jamais aimé l’école ni les profs, alors je suis allé bosser. C’est pire, bien pire. Avant que la grande roue ne me broie, c’est dans un ultime sursaut que je reprends un semblant d’étude. A Metz dans la grande ville, les Beaux Arts . Etudiant, La bohème désargenté, dandy excentrique, poète désinvolte, bon à rien et mauvais à tout, maître du baratin, roi du squat. L’hiver on se glisse dans le lit des jolies jeunes filles riches.

L’été on est toujours entre leurs cuisses.

Le dessin, la gravure, la sculpture, la photo, le cinéma, on filme nos vies en 16 millimètres. Nos copines posent à poils, tout le monde est à poils, Hooo !.. yesss !.. C’est balaise la grosse bombe du genre expérimental. On sait donner dans la provoc, on maîtrise le registre avec talent, on s’expose, on se donne en spectacle, on joue à qui pète le plus haut, c’est bon, on est jeune et beau, FUCK OFF !..

L’été, je travaille pour survivre.

Dominique se marie. Les études finies et les poches vides, je vais voir Paris … cool dans le lit d’une jolie jeune fille passionnée. C’est top la capital mais trop chéro, c’est la schlague !
Panam, c’est le grand Barnum tout le monde est là. Les copains, les artistes délurés, certains en progression, d’autres en perdition, les amis d’enfance devenus blaireaux, bandits ou assassins, des nouvelles rencontres, des érudits, des anarchistes, des trous du cul. C’est la galère sans les rames.
Une fois de plus, je reprends les études en capitulant avec l’éducation nationale. A l’Ecole Normale, on me raque pour faire semblant d’apprendre ce que je sais ; j’ai déjà bossé pour eux, quand la couche de merde sur la tartine était plus épaisse. Et là étudiant, célibataire, du fric plein les poches et Paris… Paris tant désiré qui enfin veut bien se faire trousser dignement. Je signe pour réaliser tout ce qui mérite d’être vécu et qui figure toujours dans la colonne débit. J’exécute toutes les cabrioles possible, l’ensemble des figures imaginables, les imposées ainsi que les non référencées, souvent avec panache. Cette fois, la roue tourne dans le bon sens et je suis dessus. Yes !… Chaud bouillant.

L’été, je cumule, je bosse encore, jeune au dent longue, tout en accélération.

Je cours plusieurs lièvres à la fois, je me prends les pied dans le tapis. Je repars des fois en boitant, mais toujours droit devant.
Un jour, surprise, cadeau, l’impossible jeune fille qui se glisse dans ton lit et rend ta vie plus jolie. Celle avec qui on choisit de faire la route ensemble, celle qu’on aime vraiment et qui t’offre le plus beau des cadeaux, Wouah ! Je suis Papa d’une toute petite fille Chloé, ça te change en Homme. Le gris de la mégapole nous asphyxie, on rêve d’oxygène vert.

L’été, on part jouer les Robinson perdus dans la nature.

On se marie. On liquide l’ensemble de nos affaires, le présent, le passé et les battons merdeux et on hisse la grand voile droit devant vers l’horizon ensoleillé cap sud, sud ouest dans une maison, notre première maison au pays de belle des champs. Wouah ! Je suis Papa une deuxième fois, un p’tit gars Lucas, le choix du roi. Hey! Barraca.
Merci Véronique. C’est énorme, la grande roue tourne magnifiquement bien, tu es ma princesse, tu me fais aimer la vie, je t’aime, je vous aime.

L’été, la famille se regroupe à Rosas, ma mère, mes sœurs, les petits cousins, la p’tite cousine.
Humm, c’est bon de souffler. Ollé ! Sangria…

On s’épanouit, on déroule cool, les enfants grandissent, on assure comme des bêtes. On est devenu des pros, plus rien n’est laissé au hasard, on fait au mieux. On gère même les galères, l’école, les poux, les toubibs, les anniversaires, les beaux parents, la kermesse, le spectacle de danse, les devoirs, la liste des courses, la vidange de la voiture, la commande à la CAMIF. On n’a rien oublié, on a même adopté un chien et un chat à qui on raconte des histoires avant de s’endormir.
Au boulot, à St Go, ça gaz un petit lycée plaisant calme et sympa sur le pied mont pyrénéen, 400 padawans. Là aussi, je gère la fougère « gare à vous, tête au carré, silence c’est moi qui parle ! » Je suis devenu un Hussard noir à mon insu. Le système a eu raison de moi, le rebelle traverse dans les clous. J’ai épousé la cause. Je prêche pour la chapelle des arts appliqués, je défends le bout de gras, je me suis totalement vendu.

L’été, Véronique nous fait redécouvrir Rosas et l’Espagne pure Tapas Ollé.

C’est un jour de fêtes qu’on emménage à Ardiège (250 ploucs). La nuit on entend la musique parfaite de la grand roue qui tourne. Nous sommes serein, capable de surfer n’importe quelle vague. Les enfants grandissent, on escalade la montagne et dévale les pentes. De la neige en hiver, du soleil le reste du temps enfin presque… La maison est remplie du rire des enfants. Cà sent le feu de bois, la châtaigne et la tarte aux pommes.
La grande faucheuse est repassée par là. La trajectoire n’est plus la même. Forcé de ramasser le bâton de pèlerin et d’éclairer la route en patriarche. Je sais déjà depuis longtemps que c’est l’absence qui sera le plus difficile.

L’été le soleil brille toujours plus à Rosas.

On achète un morceau de la planète bleu et je me mets à retaper la ruine qui est dessus, un long labeur sacrificiel, il faut tout apprendre. Je mue successivement en esclave maçon, ouvrier charpentier, plâtrier spécialisé… Que des boulots merdiques, je jette l’éponge avec les burins, les truelles, et les spatules avant qu’on soit fini la maison et moi. Ouf !...
Véronique jardine, Lucas construit des cabanes dans les bois, je chasse les premiers scooters qui tournent déjà autour de Chloé. Allez ouste !… La ferme ronronne.

L’été pour voyager plus loin, on traverse l’océan.

La grande roue tourne toujours aussi bien, j’aurais aimer qu’elle marque une pose à ce sommet. Mais inexorablement, elle nous propulse sur le toboggan de la vie. Les enfants n’en sont plus. La maison est devenue un hôtel et moi un distributeur de billets de banque.
Avec Véronique, c’est la reconquête, le grand looping, on se réinvente, on fait de nouveau projet. On se surprend, çà sent bon le bonus !

L’été à Rosas, on croise nos mômes qui rentrent se coucher au petit matin. J’adore l’Espagne. Hey Mojito !

Aujourd’hui, j’ai 50 ans…
J’ai encore faim, j’ai pas usé tous mes crocs. Je vais secouer le cocotier, taper dans la fourmilière, pousser le wagon et croquer dans les délicieux gâteaux d’Eros, Bacchus et Epicure. C’est la meilleur recette épicée que je connaisse, l’unique carburant pour faire tourner la grande roue. Je poursuis l’aventure mon sabre laser entre les dents, droit devant « Rien n’est jamais acquis ».

Mais aujourd’hui, j’ai 50 ans… The show must go on…
Et quoi que j’en dise çà me fait bien mal au cul !... Bien mal au cul !.. Bien mal au cul !… Bien m…

jeudi 7 mai 2009

The Little Cat is Dead.




Aujourd’hui il fait beau temps, Hum ! ..Dans le jardin, l’herbe a grandi, cela ressemble à une jungle. Avant de m’allonger dans le transat, je m’assure de ne rien avoir oublié, pack de Kro, Luky Strike, Monoï, Ray Ban, j’ai même pris un livre « Michael Phelps, The Aquatique Légende »…Sans motivation car je n’aspire qu’à l’oisiveté. Le village d’Ardiège est vraiment calme, que du silence, si tranquille qu’on entend l’herbe pousser. Les oiseaux gazouillent, les papillons volent et les fruits mûrissent au soleil brûlant.
Je suis tranquille, la chatte s’est blottie contre mon corps, avec le printemps, elle nous a fait plein de bébé… Doucement, mes yeux se referment. Lentement, je m’abandonne dans les bras de Morphée. Immergé dans un demi-sommeil, je sens la douce mélopée de la nature se mêler à mes songes fantasmagoriques. Le temps s’écoule lentement ; chaque seconde qui passe m’enfonce un peu plus dans la torpeur.
Dans le Wather Cube de Pékin, le haut-parleur vient rompre la sérénité. Une voix crépitante annonce une finale inédite en égrainant ligne par ligne le nom des concurrents :
-Couloir un Petit Mistigri, numéro deux Gros Matou, trois Joli Minet, puis Doux Minou, Rapide Félin et Laid Greffier…
Il n’y a que des chats… Perché sur le quatrième plot, je toise mes rivaux. Ils sont équipés de combinaison de flottaison noire ultra moderne, ils impressionnent, … certainement des chats-poissons. Pour ma part, je suis doté d’une jolie bouée canard aux couleurs vives. Imaginez le tableau… La foule s’agite, la pression monte, le starter annonce le démarrage de l’épreuve. On entend plus que l’ombre d’un murmure dans le temple de la natation. L’explosion du coup de feu signalant le départ retentit, brisant le silence monacal. Ils sont tous partis la tête en avant plongeant comme un seul chat dans un élément que je leur supposais hostile et dans lequel ils se débattent avec frénésie. Nonchalamment, je saute dans l’eau en prenant bien soin de m’agripper à mon flotteur aux allures de palmipède. Brrr… Elle est froide ! Dans un style très désinvolte, je rejoins l’autre rive en barbotant. Le public est en délire, il crie, il hurle. Il y a déjà cinq bonnes minutes que je dérive sur ce plan d’eau vautré sur mon esquif. Ma tête vient de heurter le muret, la course doit être finie. Gagnée ? Perdue ? Aucune importance, les chats n’aiment pas l’eau. Ils ont tous coulé à pic, morts noyés. Fin de l’histoire. Aucune médaille pour une si pitoyable épopée. The Little Cats are Dead…
Morphée me tendit la main et m’aida à sortir du bac. En fait, c’est Véronique et Chloé qui m’extirpent du transat dans lequel je m’étais endormi. Elles s’affolent :
- On ne trouve plus les chatons, tu ne les aurais pas vus ?
- Je crois qu’ils avaient piscine aujourd’hui ! …

vendredi 17 avril 2009

La tête dans le seau. (The Deadly Viper Assassination Squad).



Après que le Samouraï en blouse blanche équipé d’instruments tranchants de marque « HATTORI HANZO, modèle stérilisé », en eut terminé avec le charcutage de mon épaule, il eu la bonne idée de ligoter mon bras qu’il ne relâcha que cinq semaines plus tard.
- Prenez huit jours de vacances, lorsque vous serez reposé, présentez-vous à cette adresse.
J’aurais dû me méfier…Persuadé que le flayer qu’il me donnait allé prolonger ma villégiature, c’est avec une totale insouciance que je suis parti boire des Mojitos Bacardi et me gaver de Tapas Variadas chez mes amis Ibériques.
A mon retour, je ressortis l’invitation, que je jugeais plutôt inesthétique, une page blanche ornée d’un vieux logotype représentant un cocktail entrelacé par un serpent. Un ensemble de mot bizarre formé le texte incompréhensible, certainement une nouvelle danse ou des DJ pas très connus. Cela ne valait pas les magnifiques cartons polychromes du CHIC de Rosas ou du PACHA d’Empuriabrava. L’horaire aussi était étrange, de bon matin ? Il ne me conviait qu’à l’After ? … Ma fois, c’est déjà sympa après tout ce qu’il m'a fait endurcir, il me devait au moins ça.

Naïvement, je pénétrais dans le club sans même remarquer l’enseigne au fronton de l’édifice « THE CRAZY 88s ». C’est Lucy Liu (as. Cottonmouth) qui m’accueillit, son nom était écrit sur le badge qui ornait sa généreuse poitrine. Elle procéda à un sévère contrôle d’identité jusqu’à la carte de sécurité sociale qu’elle me réclama en souriant, du jamais vu… Puis elle me pria d’attendre dans la pièce juste à côté. Malgré mon air hébété, je me pliais à sa volonté, difficile de résister à ses charmes.
Ce n’est qu’à ce moment que je me mis à douter…Un faisceau d’indice s’est brusquement présenté à moi. Je n’avais pas l’impression d’être dans une boite de nuit…La musique n’existait qu’en léger fond sonore sans rythme entraînant, tendance soporifique. L’éclairage agressif et blafard très loin des lasers multicolores ou de n’importe quelle autre lumière tamisée. Les clients qui s’en allaient, étaient tous vieux et de guingois, ils devaient se faire raccompagner soutenus par des hôtesses en blouse blanche. J’eus l’impression l’espace d’un instant d’être entré dans une clinique…
J’ai cessé de tergiverser lorsqu’une dénommée Sophie Fatal (as. Mais plus maintenant) est venue me chercher. Elle m’enferma dans un petit box tout en me priant de me déshabiller et de m’allonger sur une table moelleuse prévue à cet effet, semble-t’il. Une fois de plus, je m’exécutais sans broncher. Juste le temps de retirer mon tee-shirt que la porte se rouvrit.
Un énorme gaillard barbu se présente devant moi.
-Salut ! Je m’appelle Budd (as. Sidwinder), installez-vous …
Là en deux temps, trois mouvements, je me suis retrouvé couché à demi-nu avec Budd, non pas avec Cottonmouth mais Budd. Budd qui s’accrochait à mon bras encore convalescent…
-N’ayez pas peur ! me dit-il…
J’ai déjà entendu cette phrase quelque part et je ne sais pourquoi, elle ne m’inspire aucune confiance…
Mon bras, qui depuis plus d’un mois économisé le moindre mouvement, s’est vu contraint et forcé d’apprendre rapidement la danse de Singy. En haut, en bas, à droite, à gauche, triple loutz et double boucle piquée. Le douloureux effort me plongea dans un semi coma lorsqu’une voix lointaine se mit à me parler.
-Si je vous fais mal, dites-le moi ! (Il est comique Sidwinder).
A ma grande surprise, je relève péniblement le membre qu’il m’a laissé libre en rejoignant le pouce et le majeur, je lui fis le signe que connaissent bien les apnéeistes et qui veut dire « Ok tout va bien ». C’est à ce geste que je me rendis compte que je ne rendais plus compte. La voie lointaine se remit à parler.
- Allez c’est bon ! On passe à l’électricité maintenant. Je vais chercher le matériel.
Quelle peur, j’ai cru qu’il allait quérir la gégène à papy, mais il revint avec une machine de la taille d’une petite gamme boy. Ouf ! Me voila rassuré, à tort, car malgré sa proportion insignifiante c’était du genre petite et très costaux.
A peine les électrodes branchées sur ce qui reste de mon bras, il envoie une décharge de cent mille voltes. Yaaa !Aaaa !… Je crois qu’il va falloir me ranimer… La voix encore plus lointaine reprit.
- Excusez moi je me suis trompé de programme (il est vraiment drôle Side).
Puis il m’abandonna en proie à cette minuscule machine très agressive qui m’électrocute par intervalle irrégulier. Budd réapparut trente minutes plus tard avec des glaçons qu’il disposa sur les muscles en fusion. L’iceberg a vite fondu, vu l’intensité du brasier.
- C’est bon pour aujourd’hui, me dit-il, je ne serai pas là la prochaine fois, je suis en congé.
Au fond de moi-même je pensais que ce n’est pas une mauvaise chose. Mais il reprit.
- Ce sera certainement Vernita Green (as. Copper Head) ou peut-être Elle Driver (as. California Moutain Snake). Passez à l’accueil, on vous le confirmera. Je me rhabillais lentement et me traînais jusqu'à l’entrée. Lucy Liu (as. Cottonmouth) consulta son agenda tout en me lançant un sourire ravageur, elle me dit :
- Rendez-vous jeudi avec Beatrix Kidoo (as. Black Mamba) même heure.
A ce moment, j’étais totalement détruit et toutes ces filles avec des surnoms de Serials Killers çà m’a achevé.
En retournant chez moi, au volant de ma 406 Peugeot que je conduis d’une seule main (la gauche), je m’interrogeais sur cette étrange convocation, il apparaît clairement que je ne me suis pas rendu dans un Night Club, trop calme ... Ni dans une clinique, personne ne m’a ausculté… Mais alors peut-être que mon chirurgien Samouraï est un sadique qui a cru voir en moi un patient masochiste et il m’aurait convié dans un cercle très fermé spécialisé dans la torture physique…C’est bien possible…
Plus tard, tout est devenu très clair, lorsque après avoir franchi le seuil de ma maison Véronique (as. My Wife) s’écria du fond de la cuisine où elle préparait un apéritif à base de Vin cuit fraîchement ramené d’Espagne :
- Alors ta séance de Kiné s’est bien passée ?
C était donc çà ! Un cabinet de Kinésithérapie et moi j’avais certainement pas digéré les Mojitos Bacardi, le Vino Trouble et le café caracillo, ensemble dont j’avais largement abusé. Les vapeurs d’alcool n’étant pas dissipées, j’ai fantasmé, aucun de ces tueurs n’existe, Ouf !… Ils ne sont que des légendes.
Véronique (as. My Wyf) me passe un verre de Sangria, que je sirote calmement dans le jardin enfoncé dans un transat en plein soleil, tout va bien, c’est cool…
Lorsque soudain, j’aperçois le Gang (The Deadly Viper Assassination Squad) passer devant la maison. Elles conduisent ma 406 Peugeot. A bord, toutes les filles du « CRAZY 88s » brandissant par les fenêtres des Katanas fabriqués par Hattori Hanzo…
Je sens que ma rééducation va prendre du temps, Kiné et alcoolique anonyme pour soigner le delirium tremens, la route sera longue et pas très droite.
Hey Mojitos !

mercredi 15 avril 2009

CAMARADES ET ENNEMIS.

Je ne sais plus quelle philosophe disait qu'il est essentiel d'avoir autant d'ennemis que de camarades.

Depuis que je suis en convalescence je trouve mon entourage particulièrement attentionné a mon égard, on me bichonne. Tout le monde est sur le pont prêt à satisfaire tous mes désir. Mes collègues, ainsi que mes amis se sont inquiétés pour moi, mon chien écoute, le chat ronronne, il n'y a que bonheur et amour dans cette maison, s'en ai presque indécent.

Mais où sont passé tous mes ennemis si nombreux habituellement? Pourtant j'aurais bien croisé le fer avec passion sur n'importe quel sujet qu'il soit idéologique, existentialiste, politique ou artistique, mais il n'y a aucun conflit à l'horizon ou ceci tarde à se manifester.

Mais alors mon équilibre serai t'il en danger? Non! Non! Je vais très bien. Cela me laisse songeur... Le soleil brille, les arbres fleurissent, je lance un bâton au chien, il me ramène le chat tous semble parfait...

Soudain m'apparut la divine révélation... Pour que tout aille si bien c'est que l'ennemi devait être présent, et, il l'était, partout tout au tour de moi, envahissant, une véritable armée,une armée d'objets. Un bataillon de produits devenus hostiles avait remplacé mes sparings partner habituels.

En perdant (momentanément) la fonction d'usage de mon bras droit, le quotidient s'était transformé en véritable Olympiade pour manchot, challenge que je me devais de remporter et cela sans aucun entraînement.

Dés le matin ma brosse à dent se transforme en gant de box, m'assénant par rafales uppercuts, croché et autre directe du gauche. Un combat difficile face à ce Casus Klé de nylon. Aussitôt un autre adversaire se présente sur le ring de la salle de bain, le rasoir semble être tenu par Béatrice Kiddo (Kill Bill) engagée dans un rundori sanglant, elle m'inflige toute sa panoplie de scarification, je finirai par jeter l'éponge, elle n'a remporté qu'une seul manche, j'ai gagné la guerre en me laissant pousser la barbe.

Cela ne fait que quinze minutes que je suis levé, je regarde dans le miroir, j'y vois un type que je ne connais pas... Maintenant il va faloir se préparer le petit déjeuner, ma cuisine me fait peur, je crois que j'ai plus faim, un petit régime c'est toujours bien pour la "compet".

Aprés quelque semaines d'entraînement tout va pour le mieux, le chien me rase, le chat me brosse les dents, je suis devenu parfaitement ambidextre. Et s'il est essentiel d'avoir des ennemis, il est fondamental d'arriver à les dompter, j'en remercie mes amis pour le coup de pousse qu'il m'ont apportés. Car c'est demain qu'on doit me rendre mon bras droit.