Après que le Samouraï en blouse blanche équipé d’instruments tranchants de marque « HATTORI HANZO, modèle stérilisé », en eut terminé avec le charcutage de mon épaule, il eu la bonne idée de ligoter mon bras qu’il ne relâcha que cinq semaines plus tard.
- Prenez huit jours de vacances, lorsque vous serez reposé, présentez-vous à cette adresse.
J’aurais dû me méfier…Persuadé que le flayer qu’il me donnait allé prolonger ma villégiature, c’est avec une totale insouciance que je suis parti boire des Mojitos Bacardi et me gaver de Tapas Variadas chez mes amis Ibériques.
A mon retour, je ressortis l’invitation, que je jugeais plutôt inesthétique, une page blanche ornée d’un vieux logotype représentant un cocktail entrelacé par un serpent. Un ensemble de mot bizarre formé le texte incompréhensible, certainement une nouvelle danse ou des DJ pas très connus. Cela ne valait pas les magnifiques cartons polychromes du CHIC de Rosas ou du PACHA d’Empuriabrava. L’horaire aussi était étrange, de bon matin ? Il ne me conviait qu’à l’After ? … Ma fois, c’est déjà sympa après tout ce qu’il m'a fait endurcir, il me devait au moins ça.
Naïvement, je pénétrais dans le club sans même remarquer l’enseigne au fronton de l’édifice « THE CRAZY 88s ». C’est Lucy Liu (as. Cottonmouth) qui m’accueillit, son nom était écrit sur le badge qui ornait sa généreuse poitrine. Elle procéda à un sévère contrôle d’identité jusqu’à la carte de sécurité sociale qu’elle me réclama en souriant, du jamais vu… Puis elle me pria d’attendre dans la pièce juste à côté. Malgré mon air hébété, je me pliais à sa volonté, difficile de résister à ses charmes.
Ce n’est qu’à ce moment que je me mis à douter…Un faisceau d’indice s’est brusquement présenté à moi. Je n’avais pas l’impression d’être dans une boite de nuit…La musique n’existait qu’en léger fond sonore sans rythme entraînant, tendance soporifique. L’éclairage agressif et blafard très loin des lasers multicolores ou de n’importe quelle autre lumière tamisée. Les clients qui s’en allaient, étaient tous vieux et de guingois, ils devaient se faire raccompagner soutenus par des hôtesses en blouse blanche. J’eus l’impression l’espace d’un instant d’être entré dans une clinique…
J’ai cessé de tergiverser lorsqu’une dénommée Sophie Fatal (as. Mais plus maintenant) est venue me chercher. Elle m’enferma dans un petit box tout en me priant de me déshabiller et de m’allonger sur une table moelleuse prévue à cet effet, semble-t’il. Une fois de plus, je m’exécutais sans broncher. Juste le temps de retirer mon tee-shirt que la porte se rouvrit.
Un énorme gaillard barbu se présente devant moi.
-Salut ! Je m’appelle Budd (as. Sidwinder), installez-vous …
Là en deux temps, trois mouvements, je me suis retrouvé couché à demi-nu avec Budd, non pas avec Cottonmouth mais Budd. Budd qui s’accrochait à mon bras encore convalescent…
-N’ayez pas peur ! me dit-il…
J’ai déjà entendu cette phrase quelque part et je ne sais pourquoi, elle ne m’inspire aucune confiance…
Mon bras, qui depuis plus d’un mois économisé le moindre mouvement, s’est vu contraint et forcé d’apprendre rapidement la danse de Singy. En haut, en bas, à droite, à gauche, triple loutz et double boucle piquée. Le douloureux effort me plongea dans un semi coma lorsqu’une voix lointaine se mit à me parler.
-Si je vous fais mal, dites-le moi ! (Il est comique Sidwinder).
A ma grande surprise, je relève péniblement le membre qu’il m’a laissé libre en rejoignant le pouce et le majeur, je lui fis le signe que connaissent bien les apnéeistes et qui veut dire « Ok tout va bien ». C’est à ce geste que je me rendis compte que je ne rendais plus compte. La voie lointaine se remit à parler.
- Allez c’est bon ! On passe à l’électricité maintenant. Je vais chercher le matériel.
Quelle peur, j’ai cru qu’il allait quérir la gégène à papy, mais il revint avec une machine de la taille d’une petite gamme boy. Ouf ! Me voila rassuré, à tort, car malgré sa proportion insignifiante c’était du genre petite et très costaux.
A peine les électrodes branchées sur ce qui reste de mon bras, il envoie une décharge de cent mille voltes. Yaaa !Aaaa !… Je crois qu’il va falloir me ranimer… La voix encore plus lointaine reprit.
- Excusez moi je me suis trompé de programme (il est vraiment drôle Side).
Puis il m’abandonna en proie à cette minuscule machine très agressive qui m’électrocute par intervalle irrégulier. Budd réapparut trente minutes plus tard avec des glaçons qu’il disposa sur les muscles en fusion. L’iceberg a vite fondu, vu l’intensité du brasier.
- C’est bon pour aujourd’hui, me dit-il, je ne serai pas là la prochaine fois, je suis en congé.
Au fond de moi-même je pensais que ce n’est pas une mauvaise chose. Mais il reprit.
- Ce sera certainement Vernita Green (as. Copper Head) ou peut-être Elle Driver (as. California Moutain Snake). Passez à l’accueil, on vous le confirmera. Je me rhabillais lentement et me traînais jusqu'à l’entrée. Lucy Liu (as. Cottonmouth) consulta son agenda tout en me lançant un sourire ravageur, elle me dit :
- Rendez-vous jeudi avec Beatrix Kidoo (as. Black Mamba) même heure.
A ce moment, j’étais totalement détruit et toutes ces filles avec des surnoms de Serials Killers çà m’a achevé.
En retournant chez moi, au volant de ma 406 Peugeot que je conduis d’une seule main (la gauche), je m’interrogeais sur cette étrange convocation, il apparaît clairement que je ne me suis pas rendu dans un Night Club, trop calme ... Ni dans une clinique, personne ne m’a ausculté… Mais alors peut-être que mon chirurgien Samouraï est un sadique qui a cru voir en moi un patient masochiste et il m’aurait convié dans un cercle très fermé spécialisé dans la torture physique…C’est bien possible…
Plus tard, tout est devenu très clair, lorsque après avoir franchi le seuil de ma maison Véronique (as. My Wife) s’écria du fond de la cuisine où elle préparait un apéritif à base de Vin cuit fraîchement ramené d’Espagne :
- Alors ta séance de Kiné s’est bien passée ?
C était donc çà ! Un cabinet de Kinésithérapie et moi j’avais certainement pas digéré les Mojitos Bacardi, le Vino Trouble et le café caracillo, ensemble dont j’avais largement abusé. Les vapeurs d’alcool n’étant pas dissipées, j’ai fantasmé, aucun de ces tueurs n’existe, Ouf !… Ils ne sont que des légendes.
Véronique (as. My Wyf) me passe un verre de Sangria, que je sirote calmement dans le jardin enfoncé dans un transat en plein soleil, tout va bien, c’est cool…
Lorsque soudain, j’aperçois le Gang (The Deadly Viper Assassination Squad) passer devant la maison. Elles conduisent ma 406 Peugeot. A bord, toutes les filles du « CRAZY 88s » brandissant par les fenêtres des Katanas fabriqués par Hattori Hanzo…
Je sens que ma rééducation va prendre du temps, Kiné et alcoolique anonyme pour soigner le delirium tremens, la route sera longue et pas très droite.
Hey Mojitos !
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