Je ne sais plus quelle philosophe disait qu'il est essentiel d'avoir autant d'ennemis que de camarades.
Depuis que je suis en convalescence je trouve mon entourage particulièrement attentionné a mon égard, on me bichonne. Tout le monde est sur le pont prêt à satisfaire tous mes désir. Mes collègues, ainsi que mes amis se sont inquiétés pour moi, mon chien écoute, le chat ronronne, il n'y a que bonheur et amour dans cette maison, s'en ai presque indécent.
Mais où sont passé tous mes ennemis si nombreux habituellement? Pourtant j'aurais bien croisé le fer avec passion sur n'importe quel sujet qu'il soit idéologique, existentialiste, politique ou artistique, mais il n'y a aucun conflit à l'horizon ou ceci tarde à se manifester.
Mais alors mon équilibre serai t'il en danger? Non! Non! Je vais très bien. Cela me laisse songeur... Le soleil brille, les arbres fleurissent, je lance un bâton au chien, il me ramène le chat tous semble parfait...
Soudain m'apparut la divine révélation... Pour que tout aille si bien c'est que l'ennemi devait être présent, et, il l'était, partout tout au tour de moi, envahissant, une véritable armée,une armée d'objets. Un bataillon de produits devenus hostiles avait remplacé mes sparings partner habituels.
En perdant (momentanément) la fonction d'usage de mon bras droit, le quotidient s'était transformé en véritable Olympiade pour manchot, challenge que je me devais de remporter et cela sans aucun entraînement.
Dés le matin ma brosse à dent se transforme en gant de box, m'assénant par rafales uppercuts, croché et autre directe du gauche. Un combat difficile face à ce Casus Klé de nylon. Aussitôt un autre adversaire se présente sur le ring de la salle de bain, le rasoir semble être tenu par Béatrice Kiddo (Kill Bill) engagée dans un rundori sanglant, elle m'inflige toute sa panoplie de scarification, je finirai par jeter l'éponge, elle n'a remporté qu'une seul manche, j'ai gagné la guerre en me laissant pousser la barbe.
Cela ne fait que quinze minutes que je suis levé, je regarde dans le miroir, j'y vois un type que je ne connais pas... Maintenant il va faloir se préparer le petit déjeuner, ma cuisine me fait peur, je crois que j'ai plus faim, un petit régime c'est toujours bien pour la "compet".
Aprés quelque semaines d'entraînement tout va pour le mieux, le chien me rase, le chat me brosse les dents, je suis devenu parfaitement ambidextre. Et s'il est essentiel d'avoir des ennemis, il est fondamental d'arriver à les dompter, j'en remercie mes amis pour le coup de pousse qu'il m'ont apportés. Car c'est demain qu'on doit me rendre mon bras droit.
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