jeudi 7 mai 2009

The Little Cat is Dead.




Aujourd’hui il fait beau temps, Hum ! ..Dans le jardin, l’herbe a grandi, cela ressemble à une jungle. Avant de m’allonger dans le transat, je m’assure de ne rien avoir oublié, pack de Kro, Luky Strike, Monoï, Ray Ban, j’ai même pris un livre « Michael Phelps, The Aquatique Légende »…Sans motivation car je n’aspire qu’à l’oisiveté. Le village d’Ardiège est vraiment calme, que du silence, si tranquille qu’on entend l’herbe pousser. Les oiseaux gazouillent, les papillons volent et les fruits mûrissent au soleil brûlant.
Je suis tranquille, la chatte s’est blottie contre mon corps, avec le printemps, elle nous a fait plein de bébé… Doucement, mes yeux se referment. Lentement, je m’abandonne dans les bras de Morphée. Immergé dans un demi-sommeil, je sens la douce mélopée de la nature se mêler à mes songes fantasmagoriques. Le temps s’écoule lentement ; chaque seconde qui passe m’enfonce un peu plus dans la torpeur.
Dans le Wather Cube de Pékin, le haut-parleur vient rompre la sérénité. Une voix crépitante annonce une finale inédite en égrainant ligne par ligne le nom des concurrents :
-Couloir un Petit Mistigri, numéro deux Gros Matou, trois Joli Minet, puis Doux Minou, Rapide Félin et Laid Greffier…
Il n’y a que des chats… Perché sur le quatrième plot, je toise mes rivaux. Ils sont équipés de combinaison de flottaison noire ultra moderne, ils impressionnent, … certainement des chats-poissons. Pour ma part, je suis doté d’une jolie bouée canard aux couleurs vives. Imaginez le tableau… La foule s’agite, la pression monte, le starter annonce le démarrage de l’épreuve. On entend plus que l’ombre d’un murmure dans le temple de la natation. L’explosion du coup de feu signalant le départ retentit, brisant le silence monacal. Ils sont tous partis la tête en avant plongeant comme un seul chat dans un élément que je leur supposais hostile et dans lequel ils se débattent avec frénésie. Nonchalamment, je saute dans l’eau en prenant bien soin de m’agripper à mon flotteur aux allures de palmipède. Brrr… Elle est froide ! Dans un style très désinvolte, je rejoins l’autre rive en barbotant. Le public est en délire, il crie, il hurle. Il y a déjà cinq bonnes minutes que je dérive sur ce plan d’eau vautré sur mon esquif. Ma tête vient de heurter le muret, la course doit être finie. Gagnée ? Perdue ? Aucune importance, les chats n’aiment pas l’eau. Ils ont tous coulé à pic, morts noyés. Fin de l’histoire. Aucune médaille pour une si pitoyable épopée. The Little Cats are Dead…
Morphée me tendit la main et m’aida à sortir du bac. En fait, c’est Véronique et Chloé qui m’extirpent du transat dans lequel je m’étais endormi. Elles s’affolent :
- On ne trouve plus les chatons, tu ne les aurais pas vus ?
- Je crois qu’ils avaient piscine aujourd’hui ! …

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